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Planète Arédit
Sous le titre de Planète Arédit : l’aventure Arédit-Artima vécue de l’intérieur, se cache la promesse d’un énorme ouvrage de 432 pages consacré à la maison d’édition basée à Tourcoing.
Émile Keirsbilk fonde cette maison d’édition en 1943, en pleine occupation allemande, en publiant des livres d’images et de coloriage pour enfants. Afin de contourner l’interdiction allemande de créer des entreprises artisanales, Émile Keirsbilk choisit le nom d’ARTIMA qui signifie ARTisans en IMAgerie. En 1945, il se convertira à la publication d’illustrés au format à l’italienne. Mais ce format s’essouffle rapidement, et l’éditeur se lancera alors dans la publication de récits dans des fascicules au format 17,5 x 23 cm. Le spectre des publications est large : espionnage, western, récit de guerre ou de sport, et plus exotique avec des histoires de pirateries ou de jungle. Il s’agissait la plupart du temps de récits complets, sans série à suivre. Chaque titre (Ardan, Atome Kid, Audax, Aventures Film, Aventures Fiction, Choc, Cosmos, Commando, Dynamic, Éclair, Flash, Fulgor, Hardy, Météor, Mystic, Olympic, Ouragan, Panda, Foxie, Sidéral, Spoutnik, Tarou, Tempest, Téméraire, Vengeur, Vigor) disposait de son propre logo et les fascicules étaient reconnaissables immédiatement. La couverture était généralement colorée, avec un motif attirant, le contenu était par contre en noir et blanc.
A partir de 1955, Artima adapte des comics américains et traduit des titres comme Mystery in Space ou encore Strange Adventures, au format poche dans une collection qui leur est dédiée appelée Arédit.
En 1962, le succès n’est plus là. La maison d’édition est rachetée par les Presses de la Cité. En avril 1963, elle se renomme uniquement AREDIT et continuera de publier des bandes dessinées au format pocket. Les séries éditées sont essentiellement une partie de celles de Marvel (dont n’a pas voulu Lug) et la quasi-totalité de celles de DC Comics (à l’exception de Superman et Batman réservées à Sagédition).
Planète Arédit : l’aventure Arédit-Artima vécue de l’intérieur est l’œuvre de Benoit Bonte, dessinateur de bandes dessinées (Sherlock Holmes) et essayiste ayant fait quelques années d’apprentissage chez Aredit-Artima au début des années 80. Cette somme d’informations retraçant les coulisses de cet éditeur du Nord est co-publiée par PLG et Néofelis.
Références
Planète Arédit : l’aventure Arédit-Artima
sortie : 8 novembre 2024
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Bye, bye, André Juillard
L’auteur de la saga des Sept vies de l’épervier est décédé ce mercredi 31 juillet 2024, à l’age de 76 ans. Son trait élégant avait fait de lui le chef de file de la bande dessinée historique durant les années 80, avant de se diversifier vers d’autres types de récit tels que le Cahier bleu (1994) et la reprise des aventures de Blake et Mortimer (2000-2016).
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Bye, bye, Michael Zulli
Michael Zulli est décédé le 8 juillet 2024. Il laisse notamment derrière lui le souvenir d’un des dessinateurs les plus inspirés de la célèbre série Sandman écrite par Neil Gaiman.
Hormis le fameux épisode où apparait Hob Gabling (épisode 13), il dessinera le dernier arc de la série dans lequel la majeure partie des personnages de l’univers de Sandman viendront se recueillir pour les funérailles de Morphéus.
Michael Zulli démarre sa carrière et se révèle au public avec la série de 23 épisodes mensuels ; The puma blues (1986-1989), récit contemplatif au sein duquel il met en scène des personnages et des animaux dans un univers pollué et post-industriel. D’abord auto-éditée avec l’appui de Dave Sim (l’auteur de Cerebus), la série trouvera refuge chez l’éditeur Mirage, fondé par Kevin Eastman et Peter Laird. Ce n’est donc pas étonnant si on le voit dessiner quelques épisodes de Teenage Mutant Ninja Turtles, dans la série à part, intitulée Soul’s Winter en 1990.
Il travaillera également sur deux projets avortés mais pourtant prometteurs. Le premier est un numéro de Swamp Thing (#88) où la créature des marais rencontre Jésus Christ. Cet épisode sera alors refusé par l’éditeur de peur de froisser les intégristes chrétiens, déjà remontés la même année avec la sortie du film La dernière tentation du christ (de Martin Scorcese). Le second projet inachevé est une histoire de Sweeney Todd écrite par Neil Gaiman pour l’anthologie Taboo (éditée par Steve R. Bissette).
En parallèle de nombreuses séries pour Vertigo (Seekers into the mystery avec JM DeMatteis, Winter’s Edge, Witchcraft : La Terreur) et pour DC Comics (Shade avec James Robinson), il retrouvera Neil Gaiman en 1994 sur l’adaptation graphique de l’album d’Alice Cooper : the last Tempatation. En 2004, il publie également un recueil d’adaptation de nouvelles de Neil Gaiman issues de Miroirs et fumées (Smoke and Mirrors), intitulé Creatures of the Night chez Dark Horse.
Son trait sombre mais néanmoins très élégant et détaillé fait de Michael Zulli, un artiste significatif des années 90. Nous ne l’oublierons pas.